Au Québec comme à chaque endroit que nous avons traversé (à quelques exceptions près), nous sommes accueillis par une vague de froid, des précipitations et surtout le fameux couplet : « Vous seriez arrivé la semaine dernière on mourrait de chaud !! » ou encore : « Vous êtes là un mois trop tôt !! ». Vous me direz, en juillet, vous ne devez plus trop entendre le second refrain. Détrompez vous, apparemment en Gaspésie, depuis quelques années, l’été commence véritablement en août.
C’est donc sous la pluie que nous gagnons Rimouski, ville la plus importante de la péninsule. Nous sommes hébergés par Nicolas et Mélanie, dans un petit village sur les hauteurs de la ville. Melanie est paysagiste et Nicolas est charcutier. Il fait d’ailleurs une excellente marinade au faisan et à la pintade.
Le matin suivant, à vingt kilomètres à l’est de Rimouski, nous quittons la région du bas Saint Laurent pour officiellement entrée dans la Gaspésie. Sur notre gauche, la mer. À notre droite, la montagne. Devant nous, près de 1000 kilomètres de route, une série de côtes interminables et quelques-uns des paysages les plus réputés du Québec.
Notre première destination Gaspésienne est la ville de Matane. Un nom rendu populaire par le morceau d’Isabelle Boulay : « Entre Bâton Rouge et Matane ». Si la chanson de la chanteuse Québécoise est très mélodique et laisse imaginer un petit port de pêche perdu sur les rives du Saint Laurent, la réalité est quelque peu différente. Garages automobiles, usines, Wal Mart… Matane est ville de taille relativement importante assez similaire à Rimouski.
Après un café et un croissant pris dans l’excellente boulangerie de la rue Saint Jérôme au centre ville, nous quittons Matane. La topographie change, le paysage prend du relief. Nous nous arrêtons dans le village de Les Méchins pour camper en bordure d’une petite rivière qui se jette dans le Saint Laurent. La soirée est précipitamment écourtée en raison des moustiques qui se délectent de nos mollets de cyclistes.
Dans la nuit le vent s’est levé et contrairement aux journées précédentes nous l’avons en pleine face. De terribles bourrasques qui nous donnent le sentiment de rouler avec les deux pneus crevés. 13km parcourus en presque deux heures. Tempéraments volcaniques s’abstenir, seule la patience est efficace contre les maîtres du vent.
Péniblement nous parvenons à Sainte Anne des Monts, petite ville du littoral. Une autre belle découverte de ce tour de Gaspésie après Trois Pistoles. Là encore, une ambiance de petit port celtique règne. Nous nous arrêtons au célèbre Malbord, une microbrasserie reconnue dans la région, où la qualité des bières n’a d’égal que l’accueil des gérants. Une adresse à retenir.
Nous décidons de rester une journée de plus à Sainte Anne des Monts pour pouvoir assister au match France Allemagne. Le pub devient, pour l’occasion, le consulat de France des environs. Tout français présent dans le secteur ce jour là se retrouve dans le pub. Les québécois prennent également fait et cause pour les bleus. Belle ambiance entre cousins trans atlantiques !
C’est véritablement en sortant de Saint Anne des Monts que le paysage devient sublime. Les Chic-Chocs, ces montagnes qui forment l’épine dorsale de la péninsule, viennent s’accouder directement au bord de la mer. Elles laissent tout juste assez de place au ruban étroit de la route pour contourner les caps et les baies au fond desquelles sont nichés des villages aux noms qui chantent: Ruisseau-Castor, Cap-au-Renard, Marsoui, Ruisseau-à-Rebours, Rivière-à-Claude, L’Anse-Pleureuse, Gros-Morne, Manche-d’Épée… La circulation diminue à mesure que nous avançons vers le bout de la péninsule. Il n’y a bientôt plus que nous qui pédalons le long des falaises, la mer qui fouette mollement les récifs et au loin, de temps à autre, la coque blanche d’un bateau de pêche qui reflète les rayons du soleil. Nous apercevons même un phoque perché sur un rocher.
Nous passons la nuit sur le bord des flots dans le village de Mont-Louis, au premières loges pour admirer le magnifique coucher de soleil gaspésien.

Encore merci pour ces belles photos ! la Gaspesie c’est la pleine Nature. ça donne envie…..
Aujourd’hui, je fais de la « mise en boîte » 😉
J’avais des doutes, mais ça devient une evidence……….il me semble que c’est VOUS, qui apportez le mauvais temps ! Partout où vous passez !
Par ailleurs, je crois que ta prochaine etape Pierre, c’est l’ecriture ! Tu as tous les arguments et les ingredients, pour rediger un « Guide des Brasseries en Amerique du Nord »
la cirrhose vous guette les garçons, gaffe ! 🙂
Et attention nous revenons bientôt à Paris ! Faites le plein de soleil d’ici là 😉
Haha oui pour le guide des brasseries, c’est une idée ! On en a encore quelques une sur la route à expérimenter avant d’entamer le Guide DuChemin des brasseries.
Brigitte a raison. Tu as accumulé assez de bonnes adresses pour un guide des brasseries d’Amérique du Nord. Mais tu as aussi appris à rendre l’atmosphère particulière des lieux pour nous la faire partager. Oui, ton écriture se nourrit de tout ce vécu, elle prend à chaque étape un peu plus de profondeur, et je pense que tu devras poursuivre aussi sur ce chemin. Allez, grâce à ces nouvelles pages, il me vient des envies de Gaspésie. En fait, je les avais déjà, un peu enfouies, et voilà que tu les fais ressurgir. Allez, continuez à nous faire voyager. Bisous à vous deux.
Très bel endroit en effet. Mais il faut s’exercer les mollets. C’est du très très sévère.
Je m’aperçois que Benoît et toi, vous avez le don de passer entre les rayons du soleil… Vous aurez des souvenirs plein la tête, mais vos corps vous rappelerons le prix que vous avez dû payer pour cette aventure…. qui se vit kilomètre par kilomètre….
Ah ça c’est certain !