«Vous allez grimper la Madeleine à vélo?!!» Cette question, on nous l’a posée sur un ton d’incrédulité au moins vingt fois ces derniers jours. « Vous allez voir, ça pogne le cœur !! »
Nous comprenons rapidement que cette fameuse Madeleine est le « dragon » du coin : une côte qui s’élève de la mer à la sortie du village de Rivière-Madeleine pour se hisser sur le sommet d’un plateau, au terme d’une ascension de cinq kilomètres et demi. L’inclinaison dépasse les 13 degrés sur une bonne partie du parcours. Descentes et montées se succèdent ensuite sur 12 kilomètres, jusqu’à la plongée ultime dans le paysage de carte postale composé par Grande-Vallée avec son église posée sur un socle rocheux qui émerge de l’Atlantique.
Le jour est enfin arrivé de partir à la rencontre du géant Gaspésien. Une étape d’une petite soixantaine de kilomètres, plats sur la première quarantaine, de quoi s’échauffer les jambes avant l’affrontement final.
En roulant vers notre Madeleine, le ciel est dégagé, la température agréable, mais le vent souffle dans notre direction. Juste assez pour pimenter un peu plus l’exercice du jour.
Les autochtones que nous croisons font un signe de la main ou klaxonnent pour nous encourager. Comme s’ils saluaient les deux inconscients qui s’apprêtent à défier l’ogre de haute Gaspésie.
Au bout d’un faux plats descendant de quelques kilomètres nous arrivons enfin aux pieds du monstre. La pente est encore plus impressionnante que dans notre imagination. Nous l’observons les yeux dans les yeux, la confrontation est imminente, plus que quelques mètres avant l’assaut, le cocktail nervosité / excitation est à son paroxysme.
Certains dirons : « mais qu’est ce que c’est que ça, vous avez fait les Rocheuses quand même !! ». C’est bien différent en réalité. Les Rocheuses sont des murs infranchissables. Par conséquent les routes suivent des vallées reliées entre elles par des cols dont l’ascension est graduelle. Ici, pas de détail, la route passe sans se soucier du relief, donnant ainsi naissance, entre autre, au fameux titan de la Madeleine.
La lutte est maintenant engagée. Centimètre après centimètre, nous progressons. Le regard se fixe sur les 2 mètres qui se déroulent devant le vélo et la concentration sur la gestion de l’effort nous prive de la beauté du paysage. Nous poussons des cris de hargne et martelons les pédales tel des bûcherons s’acharnant sur le tronc d’un arbre. Les muscles tiennent bon, nous surveillons notre respiration pour maintenir un rythme cardiaque raisonnable. Le sommet semble maintenant en vue !
Désillusion. Le virage qui laissait présager de l’arrêt des hostilités n’est qu’un leurre. Un ruban de bitume identique à celui que nous venons d’avaler se dresse devant nous ! Après une pause de quelques minutes, nous repartons. Le même scénario se répétera encore deux fois.
Le cerveau sur pause, le cœur et les poumons carburant à plein régime, nous atteignons finalement la dernière courbe qui dévoile la baie de Grande-Vallée et son église surplombant la grève. Nous venons de vaincre l’hydre de Gaspésie.
Nous nous dirigeons vers le premier terrain de camping que nous croisons. Épuisés, les muscles endoloris, la soirée sera courte mais la satisfaction est au moins aussi grande que l’inclinaison de la Madeleine.
Ahhh ! je suis épuisée, essoufflée, rien qu’en imaginant cette interminable côte 😋
Allez ! petit jeu de mot facile….. la Madeleine, c’est pas du gâteau !
Vous devez avoir des cuisses en béton maintenant 😊
Et puis surtout, prenez votre temps …… on va enfin voir le soleil sur Paris cette semaine…… On aimerait bien en profiter un peu 😉
Hahaha profitez bien oui 😉
Les cuisses ça fait un petit moment déjà, là c’est le mental. Amenez nous le Ventoux !!! 😜
chapeau bas !
Super boys, vous pouvez être fiers de vous. Et Dieu que c’est beau la Gaspésie. Bisous à vous deux.
Les photos ne rendent pas justice. Ce sont beaucoup de panoramas côtiers que le téléphone ne sait pas rendre en photo.