Nous voici donc à Flagstaff à environ 200 km de la route où nous aurions dû être, mais qu’importe, le café y est bon et nous somme sorti du désert. Nous réservons une chambre dans un motel à la sortie de la ville et profitons du reste de la journée pour repenser notre itinéraire.
Je l’ai souvent mentionné mais a travers ce genre d’aventure on réalise que le bonheur est très relatif : un bon lit, de la fraîcheur et une douche chaude… Voilà à ce moment précis tout ce dont nous avions besoin pour être pleinement heureux.
Le programme pour cette nouvelle journée : le Grand Canyon. Nous souhaitons non seulement nous y rendre et le voir mais aussi faire la randonnée jusqu’au bord de la rivière tout en bas. Un sympathique habitant de flagstaff rencontré dans un café nous avait conseillé de descendre à la tombée de la nuit, de camper en bas et de remonter la nuit suivante car les températures dans le canyon sont extrêmes durant la journée (49 degrés enregistré la veille).
Suivant les conseils de David, Nous partons tôt car la route est longue en vélo et nous souhaitons pouvoir faire une sieste avant d’entamer la randonnée.
Nous arrivons au Grand Canyon à 4:30 dans l’après midi. À l’entrée du parc National, on nous informe que pour camper au fond du canyon il faut avoir un permis. Nous nous dirigeons donc vers le bureau délivrant ces fameux permis. L’employé du parc nous annonce alors qu’il n’y a plus de permis disponible : les quotas sont atteints pour les 4 prochains jour. Pas question pour nous de renoncer, nous avons fait tout ce chemin en vélo pour descendre dans le grand canyon et nous voilà coincé pour une histoire de « permis ». Ces hommes qui délivrent les permis, ont-il bâti le grand canyon ? Y habitent-ils ? Il est là depuis des millions d’années et sera là encore bien après nous. Mais aujourd’hui messieurs : « pas de permis, pas de canyon ! »
Après quelque minutes de réflexion je retourne voir le ranger et lui propose une solution : « et si nous descendions dans la nuit, faisions une pause au bord de la rivière et remontions des les premières lueurs du jour ? Nous ne camperions pas, donc techniquement pas besoin de permis ? »
Le ranger semble dubitatif mais voyant nos vélos, notre accoutrement et étant lui même un cycliste longue distance, il accepte et le clin d’œil qu’il fait au passage en dit long. Cerise sur le gâteau, il nous permet de laisser nos vélos et nos affaires dans son bureau pour la nuit 🙂
18:30, nous entamons les 15 kilomètres de descente qui mènent au fond du célèbre canyon. La nuit tombe vite dans l’Arizona, il n’y a pas d’heure d’été. A partir de 20:00, nous sommes dans le noir. Nous progressons grâce à la lumière de la lune et surtout celle de nos petites lampes frontales de vélo, transformées en lampe de rando pour l’occasion.
Nous arrivons sur le bord de la rivière tout au fond du canyon à 22:30. La température est encore de 26 degrés. Nous somme très en avance sur ce que nous avions prévu. Nous sommes trop fatigué pour remonter immédiatement mais nous n’avons pas le droit de camper. Nous décidons donc de nous allonger sur une petite plage de sable fin au bord de la rivière pour faire une « sieste » (M. Le Ranger, si vous lisez ces lignes, j’ai bien dit « sieste » pas « camping » 🙂 )
Dés 4h00, après un petit somme de 5h, nous sommes réveillés par les premiers randonneurs qui entament la remontée. Sans tarder nous nous mettons en route.
Le soleil se lève en même temps que nous avançons et nous permet de découvrir le paysage que nous avions manqué en descendant la nuit. De toute beauté ! Nous sommes dans les entrailles du canyon le plus célèbre au monde !
En cours de route, nous croisons Thomas et Carole qui parcourent eux aussi les États Unis, mais en minibus. Après ce voyage de 4 mois sur les routes américaines, Thomas va laisser Carole quelque temps pour réaliser son rêve et partir traverser l’Amérique du sud en vélo (tu vois Sandy, tu n’es pas la seule à attendre le retour d’Ulysse 🙂 )
À 10:00 nous Sommes de retour en haut, 30km dans les jambes mais du rêve plein la tête.
Direction le terrain de camping le plus proche : notre corps est en grève pour le reste de la journée.
Le lendemain matin, malgré des jambes meurtries par les courbatures, nous reprenons la route. Notre destination : Page et le lac Powell, à 200 km au nord. 3 jours sont prévus pour nous y rendre, dont 2 dans le désert 😦
Juste avant de retomber dans la vallée désertique nous nous arrêtons pour camper. Il y a encore des arbres et de l’ombre, profitons en, les 2 prochains jours seront bien plus durs. Par ailleurs à 5 min en vélo il y a une station service où nous pourrons utiliser les toilettes et remplir nos réserves d’eau.
Le plateau du grand canyon étant situé à plus de 2000 m d’altitude, il y a beaucoup de vent. Nous sommes même obligés de ficeler la tente après des arbres. L’avantage c’est que cela fourni un ventilateur naturel et la nuit n’en est que plus agréable.
2 jours de désert nous attendent. Le dernier épisode ne s’était pas très bien terminé. Cette fois, nous comptons bien prendre notre revanche !

Keith, 58 ans, un ancien ingénieur qui a tout quitté pour vivre sur la route. Son vélo est sa maison. Dans nos sociétés on le qualifie de « SDF », « vagabond », « marginal », « itinérant », « Bum »… Mais en réalité c’est un être humain avec une vrai démarche. Rencontre étonnante qui fait réfléchir sur la perception des autres. Salut Keith, bonne route l’ami.
des photos qui évoquent de beaux souvenirs, un récit émouvant, merci Pierre !
Merci Nathalie 🙂
Wouah ! vous l’avez fait peur !
Descendre ds Gd Canyon de nuit (?! 😗)…….
Je sais qu’il y a déjà eu des accidents mortels ( en journee ) et des gens qui se sont égarés….. mais vous l’avez fait !!! 😃
Ce doit être magnifique en bas ! c’est tellement grandiose d’en haut !
Vous verrez le lac Powell est « accrocheur » aussi. Si vous pouvez faire un petit tour en bateau…..
A bientôt de vous lire !
PS : je suis actuellement à Saguenay- lac St Jean. Tres joli endroit egalement, mais de la pluie pendant 2 jours. Pas top pour les touristes 😞
Ah très beau aussi le Saguenay, j’adore. Certains moments dans le déserts j’aurais rêver d’y être 🙂
Oui la rando de nuit c’était quelque chose. Un grand moment du voyage.
Bon séjour dans La Belle Province 🙂
PPS : je crois que j’ai m……pour les 2 precedentes etapes. Je vous avais mis un commentaire, mais je ne les vois pas
Vu que j’ecris avec le portable, j’ai dû oublier de « valider »
En resumé je disais que vous etiez ds les paysages les plus magiques de l’Ouest, qu’il fallait en profiter au maximum malgré toutes les difficultés, car ces souvenirs seront gravés à vie
Vous vivez ce que la plupart de nous aimerions vivre
Pas de soucis 🙂
Oui en effet c’est ce que nous nous disons : il faut s’imprégner de tous ces moments, bons ou mauvais, avec le recul, ils deviendront tous bons.
Merci pour les commentaires de soutiens à chaque fois.
Un objectif, une étape de terminer…un rêve de réaliser… à vivre pleinement…
Des paysages uniques, des gens accueillants… que demander de plus!
Bonne route! Ghislaine et moi sommes heureux de constater que tout va bien pour vous deux et que l’aventure est à la hauteur des attentes:-)
Une telle aventure change un homme!!!
Oh oui ça change beaucoup, ça fait beaucoup penser.
Oui tout va bien, le désert n’a pas (encore) eu notre peau 🙂
Merci à Ghislaine et vous pour le soutien à chaque fois, ce sont tous ces petits messages à chaque fois qui donnent envie de continuer et de ne pas prendre un train pour directement finir sur une plage Californienne 🙂
Quelle vue spectaculaire! Des rencontres mémorables… Cette expérience te suivra toute ta vie, j’en suis persuadée. Toute mon affection! xxx
Merci Ghislaine, oui je le pense aussi. Toute mon affection depuis l’ouest de l’Amérique 🙂