À l’origine nous étions supposés quitter Denver à la seconde où nous serions descendus du train. Cette nuit dans le train a être constamment dérangé par les gens qui montaient et descendaient nous a fait changer d’avis. A notre arrivée nous décidons donc d’aller prendre un café et de rouler un peu dans la ville, le temps de se remettre un peu dans le bain.

Denver est finalement l’une des plus belles surprise du voyage. J’avais entendu dire que c’était une ville sans âme, où il n’y avait rien a faire, c’est l’exact contraire que nous découvrons.
Contrairement a la plupart des grandes métropoles américaine, il y a un centre ville avec une rue piétonne où l’on trouve des restaurants, des bars, des cafés, des magasins, des gens qui jouent de la musique, des spectacles de rue… Cela ressemble fortement aux centres ville européens. Il y a une âme â Denver et cela gagne à être connu.

Le temps passe et l’après midi avançant, nous réalisons que parcourir les 60 Km qui nous séparent de notre étape (le canyon de Castlewood) est pratiquement impossible avant la tombée de la nuit. Nous décidons donc de faire une recherche sur Hotwire pour voir les deals de dernière minute à Denver. Un dimanche soir, en plein mois de mai, nous devrions trouver. 3 minutes plus tard, verdict : Sheraton Downtown, à 2 min à pied du Starbucks d’ou nous effectuions la recherche, $70.00 la nuit, pour 2, avec 2 grands lits. Mieux que certains motels perdus au bout du monde. On sort la carte bleue ! Direction le Sheraton… En vélo.

L’arrivée devant les voituriers de la célèbre chaîne hôtelière en vélo est assez cocasse. Dans ce genre de voyage, l’improbable se produit constamment et nous passons régulièrement d’un extrême à l’autre. Hier nous dormions sur des canapés, ce soir nous dormirons dans un 4 étoiles et demain soir nous camperont sûrement.

Bon, je ne vais pas vous faire la publicité de Sheraton, dans ce genre d’endroit, pas de mauvaise surprise et nous profitons de chaque seconde de cet éphémère luxe (piscine, salle de sport, chambre spacieuse…).

Le lendemain matin, après un moment si agréable à Denver, et avant de reprendre la route, je me dis : « si ces taquins de dieux du vélo nous ont autant gâté hier, c’est pour mieux qu’on en bave aujourd’hui ! »
La première heure de route est très agréable, on suit une piste cyclable le long d’une rivière qui traverse la ville. Le reste se complique. Sortir de Denver est un véritable casse tête : aucune indication, très peu de petites routes, pratiquement que des 4 ou 6 vois très fréquentées. Le confort du Sheraton est maintenant bien loin : gaz d’échappement, 30 degrés, un soleil de plomb, des coups de Klaxon, des voitures qui roules à 100 Km/h à 50 cm de nous… L’enfer du cycliste !
Cet enfer s’étendra sur près de 40 Km. Il restera 20 Km avant d’arriver a destination, dont 5 de côte (les derniers), histoire de couronner la journée.

La soirée en revanche rattrape tout le reste : Nous arrivons en pleine nature au canyon de Castlewood, avant la tombée de la nuit, juste le temps de monter la tente et grignoter un morceau en contemplant le couché de soleil.
La nuit passée notre hôtel comptait 4 étoiles, notre modeste hébergement pour cette nuit en compte plusieurs milliards.

Prochaine étape : Colorado Springs, à 60 Km au sud, point de départ de nos trajets à travers les plus hautes routes des États Unis.